Raconter Noël à son enfant, quand on vit en Afrique

La plupart des expats rentrent en France pour les fêtes de fin d'année. L'occasion pour tous de retrouver un  environnement familier et d'échanger autour d'une belle table de Noël. Mais cette année encore, nous ne ferons pas partie du voyage. Et ce, pour plusieurs raisons:  Le travail de mon mari, et  le fait que l'appartement que nous venons d'acheter en France n'est pas encore prêt à nous recevoir.  Et comme nous avons envie de fêter Noël "chez nous", et bien ce "chez nous" c'est donc ici au Congo.

Un hiver au soleil, chouette me diras-tu. Et c'est vrai, on est pas à plaindre ici. Mais dans un sens, ça me fait tout drôle, même si nous avions déjà expérimenter un "Noël africain" l'an dernier au Nigeria. Voir des sapins en plastique, recouverts de neige artificielle, alors qu'il faisait une bonne trentaine de degrés dehors, c'était assez extraordinaire.


Sauf que cette année, ma fille a 2 ans. Un âge où elle commence à saisir le sens de cette fête. Depuis quelques jours nous parlons sapin, cadeaux, et père Noël, tout en écoutant les grands classiques relatifs à cette célébration. Elle chantonne tous les jours "mon beau sapin" et n'oublie jamais de réclamer son chocolat du calendrier de l'avent.

Pas facile de décorer un sapin quand on est haute comme 3 pommes!

 En fait, ce qui est délicat, c'est de lui raconter Noël, sa magie et son ambiance...
Dans les livres pour enfants, cette fête est associée à la neige, au froid, aux manteaux d'hiver qui tiennent chaud, aux bottines fourrés, et aux bonhommes de neige... Son regard est plus que dubitatif quand je lui explique que le monsieur barbu censé apporter des cadeaux, porte un gros manteau parce qu'il fait froid. 
Alors ce n'est pas toujours simple de lui dire que c'est aussi Noël ici chez nous, même si il fait 28 degrés dehors, même si nous sommes en tongs et que les arbres que l'ont voit le plus ce sont des cocotiers/palmiers, qui ne sont bien évidemment pas recouverts de neige!
De plus, les illuminations à Pointe Noire sont très sommaires. Quelques décorations ça et la, rien d'extraordinaire, et bien sur pas de marché de Noël en plein air qui sent bon le pain d'épice et le vin chaud.
 Si l'an dernier à Lagos, nous avons eu le droit à de magnifiques illuminations qui n'avaient rien à envier aux villes françaises, ici à  Ponton, les moyens semblent manquer. Evidemment quand je vois l'état des routes, je me doute que la priorité de cette ville n'est certainement pas d'investir dans de la décoration festive. Ici le 25 Décembre,  ce n'est ni plus ni moins que la naissance de Jésus, il y a la messe puis le repas de famille ( et des cadeaux pour ceux qui peuvent se le permettre).
J'ai même cru comprendre que le mot "Noël" n'existe même pas en Lingala ou en Kituba (les langues nationales)... Nous sommes donc bien loin de tout le tralala commercial à la limite de l'overdose que nous avons en occident. 

 Pourtant la magie de Noël est bien là, dans nos esprits, dans nos coeurs. Même si cette année encore j'ai un petit pincement au coeur en pensant aux marchés et aux jolies vitrines  que ma fille aurait pu admirer,  je me dis que le plus important c'est que l'on soit tous ensemble. Parce que cette période magique, c'est avant tout se retrouver avec des gens qu'on aime, c'est un moment à passer en famille, de la décoration du sapin à la distribution des cadeaux. Et je crois que c'est finalement la  description de Noël, la plus juste,  que je puisse donner à ma petite puce.
D'ailleurs super mamie et super tata nous rejoindront dans quelques jours, heureuses de quitter le froid parisien pour passer nouvel an à nos côtés: éclats de rire, câlins, chocolats, cadeaux à gogo et virée plages à venir... tout un programme. :-)

Petite promenade sur la Pointe Indienne

Et pour toi, qu'est ce qui fait la magie de Noël?