Congo-Pointe Noire: bilan de notre visite express

En atterissant à Pointe Noire, j'ai eu l'impression d'arriver à l'aeroport d'Ivato à Madagascar.
Un petit aéroport sans prétention, toutefois extrêmement bien organisé. Très peu d'attente, pas d'histoires à l'immigration. C'est propre, les gens sont cool, le séjour s'annonce sans trop de stress.
Nous sommes avec d'autres expats venus également en reperage.

Un premier diner est organisé, sur la terrasse d'un restaurant aux spécialités italiennes, pour qu'on puisse faire un planning des visites qui pourraient nous interesser en tant que futur expats ponténégrins. On nous dit qu'ici c'est un village. Mais un village d'un million d'habitants, un village qui n'est autre que le poumon économique de la République du Congo...

Premiers pas à Pointe-Noire

Le lendemain matin, avec une autre femme d'expat, nous avons pour mission de changer nos euros en CFA, pendant que nos hommes sont au bureau. Apres s'être faites poliment refoulées par le guichetier d'une banque car nous n'avions pas de compte chez eux, et apres s'etre faites refoulées d'un bureau de changes car ils n'avaient pas assez de CFA, Jean-aimé, le chauffeur nous emmène au "Casino".

Il y avait effectivement un grand supermarché casino, flambant neuf, sur l'avenue du General de Gaulle (oui oui je parle toujours de Pointe Noire).
Surprise... le chauffeur nous emmène au casino, mais rien avoir avec le supermarché.

 On nous installe au bar, dans une salle au décor ultra kitch, puant le tabac froid près des machines à sous. Il est 10h du matin, et on se dit que c'est un drôle d'endroit pour commencer notre visite de la ville!
Soit, nous obtenons nos CFA, et decidons de decouvrir les marchés publics de Pointe Noire. Type de lieux qui nous sont interdits à Lagos, ici c'est l'endroit inconditionel pour acheter soit même ses légumes et son poisson frais.
Le "Grand marché" me rapelle celui d'Analakely à Antananarivo. Il est immense, on y trouve de tout, des fruits et legumes de toutes les couleurs, du poissons frais ou séchés, mais aussi des sacs imitation chanel et des tonnes de fringues et chaussures made in Taiwan. Le marché est tellement grand qu'on s'y perdrait facilement. " Il nous faudrait plus de 2 h pour voir tout le marché" nous dit Jean-Aimé.

Par contre le lieu est relativement propre, pas de risque de marcher sur des choses douteuses... et ne parlons pas de la gentillesse des commercants! Une visite tres agréable, même si on se fait un peu bousculer par la foule.

L'après midi, petite pause dans un lieu incontournable de la ville, le café Basango, un lieu intimiste, culturel, où l'on organise tout un tas d'événements tels que des expos, des concerts de jazz ou de rock. On peut aussi tout simplement s'y installer pour siroter une bière locale. Une ambiance comme je les aime. Dans un coin de la salle une jeune femme apprend à jouer de la guitare, dans un autre un petit garçon est en plein cours de piano avec son prof.

La patronne est accueillante et aux petits soins, on a presque l'impression d'être venues boire un verre chez l'habitant...

Dans la voiture Jean- Aimé nous dit: "Les congolais sont des gens civilisés, il n'y a pas de problème de sécurité ici. Tu peux sortir à n'importe quelle heure, même au marché, personne ne viendra t'embêter."

Il disait vrai, la nuit tombée j'aperçois des "blancs" faire leur footing seuls dans les rues de la ville et en bord de mer.
Alors que Lagos est infestée de flics armés, ici en 4 jours je n'ai vu que 2 policiers en ville. La kalachnikov ne fait pas partie du quotidien des ponténegrins.
Ici votre arme, c'est votre sourire.

Pointe Noire, ce "village" comme disent les expats du coin, respire la zenitude.
Nous terminons la journée dans la piscine de l'hôtel, les moustiques me dévorent des pieds à la tête malgré le "pshit pshit"! Peu importe, je suis tombée sous le charme de cette ville, dans laquelle je me sens tout simplement bien.

Les jours suivants nous poursuivons nos visites, écoles, activités sportives, logements, plages etc... même constat que la veille, les congolais sont serviables et courtois, partout où nous allons nous sommes très bien reçues.
Les hommes ont 2 heures de pause déjeuner, nous profitons pour deguster avec eux, des fruits de mer et du poisson à quelques mètres de la plage. Le soleil, la mer, les cocotiers, et les langoustes ...what else?

Le final 

Le sejour se termine par un apéritif chez un couple d'expat, puis en boîte de nuit...verres après verres on a mis l'ambiance sur le dancefloor, au milieu des filles des bars, qui semblent bien moins envahissantes que celles de Lagos.

L'amoureux demande au DJ de passer du Psquare ( chanteurs nigerians qui cartonnent dans toute l'Afrique).  Bref,  c'etait la fête, et tant pis pour mon pouce que j'ai déglingué quelques heures auparavant en faisant du trampoline en état d'ébriété. 
Eh oui l'abus d'alcool est dangereux pour votre santé...et votre dignité!

Un sejour express mais mémorable et sympathique, même si j'ai souvent (TRÈS souvent) pensé à ma  doudou aux grosses joues. Si les 3 premiers jours la puce appreciait ses vacances chez super mamie,  le dernier jour elle n'avait pas le moral.
J'ai retenu mes larmes en entendant sa petite voix tristounette, allez on tient bon, ce soir on prend l'avion et demain matin ce sera des câlins à l'infini!

Retour à Paris. 

 Cette fois ci pas de ciel bleu, pas de soleil. Du froid, de la grisaille, des gouttes de pluies... loupiotte saute dans tous les sens en nous voyant entrer dans l'appartement, et s'emerveille devant les cadeaux que nous lui avons ramené.

Mais l'avoir laissée 4 jours loin de nous, n'a pas été sans consequences. Elle ne me lâche plus du tout, et se met à faire une crise dès que je m'éloigne, ou me fâche quand elle fait une bêtise.  Une sorte de mini traumatisme de l'abandon je crois... alors on lui explique, on discute. On lui raconte qu'on a trouvé un appartemment qu'elle va adorer, une crèche ou elle se fera des amis, une piscine, un coin de  plage ou elle pourra jouer...

2 jours plus tard, c'est déjà le grand départ pour Lagos. Back to black. Direction Roissy CDG...Again.


Fafa